CONNECTIVITÉ ET DIFFUSION CULTURELLE Grands événements et rayonnement régional

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Au Québec, partout sur le territoire, plusieurs artisans travaillent depuis des années à déployer et maintenir un vaste réseau de diffusion culturelle.

Il est formé de scènes de toutes les tailles, de petits bistrots aux grandes salles de spectacle en passant par des bars et des cafés ou encore des événements comme des festivals. Ce sont autant de lieux et de moments qui permettent à la culture de circuler dans toutes les régions.

Le travail de tous ces artisans s’est considérablement transformé depuis quelques années, notamment avec l’arrivée d’Internet haute vitesse et des médias sociaux. À Rimouski, Sébastien Noël, qui a cofondé en 2007 les Grandes Fêtes TELUS, en sait quelque chose. Aujourd’hui, de grandes vedettes internationales côtoient sur les scènes du festival des grands noms de la musique québécoise et ces moments de célébrations sont largement partagés sur les médias sociaux. Il y a 17 ans, toutefois, rares étaient les spectateurs qui avaient des téléphones cellulaires branchés au web et les médias sociaux demeuraient des plateformes plutôt confidentielles.

« C’était un beau défi, se souvient-il, et j’en ai posé des affiches ! On faisait le tour de la Gaspésie, je pense qu’on en avait fait imprimer 1000 exemplaires. On n’avait pas beaucoup de sous au début, on faisait tout et on s’occupait du marketing. On n’avait même pas de communiqué de presse dans le temps. On avait cogné chez les journaux locaux et les radios. Évidemment, les médias sociaux n’existaient pas, donc, c’était beaucoup avec le bouche-à-oreille et les affiches qu’on a fait notre nom. »
— Sébastien Noël, directeur et cofondateur des Grandes Fêtes TELUS

L’évolution des Grandes Fêtes TELUS de Rimouski a suivi au cours de son histoire le développement des technologies de la communication. Le bouche-à-oreille, comme on le sait, a pris une tournure numérique au cours des 15 dernières années et le monde de la culture s’est profondément transformé.

Plus à l’est, à l’extrémité de la péninsule gaspésienne, se tient depuis 2003 le Festival Musique du Bout du Monde. Bien que le titre de cet événement évoque une immense distance, ce bout du monde semble un peu moins lointain depuis quelques années. Certes, le grand voyage jusqu’à Gaspé continue d’être un pèlerinage qui fait partie de l’expérience pour des milliers d’amateurs de musique qui s’y rendent chaque année, mais les photos et les vidéos des spectacles circulent sans délais, aux quatre coins du pays et même à travers le monde. Steve Pontbriand, Gaspésien d’adoption qui en a été le directeur de 2020 à 2023, a bien vu au fil des ans l’évolution de la connectivité dans ce coin de pays.

« Il y a eu un moment où, tant au niveau des réseaux cellulaires qu’au niveau de la fibre optique, notre région a été en avance sur le reste du Québec. Ça a bien certainement un effet sur les communications et les statistiques de couverture de notre événement. Presque partout sur le territoire de la Gaspésie, nous sommes à l’ère numérique et capable de communiquer avec nos téléphones. Ce n’était pas le cas quand je suis arrivé ici. C’était un enjeu. Même avec un cellulaire, c’était parfois problématique. Tu pouvais ne pas être rejoint pendant de grandes périodes. Moi, à la maison, quand j’ai déménagé ici, à L’Anse-au-Griffon, en 2005, je ne pouvais pas avoir Internet à haute vitesse. Dans la dernière décennie, la couverture haute vitesse a explosé. »
— Steve Pontbriand, ex-directeur du Festival Musique du Bout du Monde

Photo : Roger Saint-Laurent

Photo : Roger Saint-Laurent

TELUS a investi 8 millions de dollars au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie l’an dernier seulement afin de déployer ses réseaux de fibre optique et de bonifier la desserte de son réseau 5G. Ces investissements permettent non seulement de relier les Québécois entre eux, mais également à moderniser et à dynamiser l'expérience des festivals au Québec, ouvrant la voie à de nouvelles formes d'expression culturelle et de collaboration entre les acteurs de l'industrie.

Cette transformation numérique, dans des régions comme la Gaspésie ou le Bas-Saint-Laurent, facilite évidemment beaucoup l’organisation d’événements, mais elle a aussi complètement changé la manière de participer aux festivals et la nature du bouche-à-oreille qui était jadis le moyen de prédilection pour se faire connaître. Désormais, si un festivalier vit un bon moment en assistant à un spectacle à Rimouski ou à Gaspé, il peut le dire à ses amis et à tout son réseau de contacts au moment où ça se passe.

« On est inondés durant l’événement de gens qui nous "taguent" et qui partagent leur présence à nos événements sur les réseaux sociaux, que ce soit lors du spectacle au lever du soleil au cap Bon Ami ou lors de celui au sommet du mont Bechervaise. Le fait qu’ils partagent leur expérience et qu’ils invitent leurs amis et leurs connaissances à venir vivre la prochaine édition, c’est sûr que ça contribue énormément à nous faire connaître. Notre portée organique sur les médias sociaux est très grande. C’est notre bouche-à-oreille numérique finalement, et il est super efficace. Les festivaliers sentent qu’ils vivent une expérience hors du commun et ils ont le goût de la partager. »
— Steve Pontbriand, ex-directeur du Festival musique du bout du monde

Ce bouche-à-oreille numérique atteint des proportions considérables lorsque des artistes, qui sont suivis par des dizaines ou des centaines de milliers de personnes, prennent part à la conversation. Aux Grandes Fêtes TELUS, où on accueille souvent d’immenses vedettes internationales, ça permet de faire connaître l’événement à grande échelle, parfois à des millions de personnes dans le temps de le dire. Cela change complètement la donne pour Sébastien Noël qui, il n’y a pas si longtemps, devait encore expliquer aux agents d’artistes où se trouve Rimouski sur la carte du Québec.

« Quand Bryan Adams est venu en 2017, il a publié une petite vidéo sur Instagram dans laquelle il interprétait une de ses chansons, avec tous les cellulaires qui étaient illuminés dans la foule. On était complet, il y avait 26 000 personnes dans le parc. Ça a longtemps été la vidéo la plus regardée sur son compte Instagram, et c’était à Rimouski ! Autant pour lui que pour nous, c’était une visibilité incroyable et ça a mis le festival sur la map ! »
— Sébastien Noël, directeur et co-fondateur des Grandes Fêtes TELUS
Photo: Claude Robillard | Wikimedia Commons

On le voit bien, les lieux et les événements culturels au Québec sont un peu comme des antennes dans un vaste réseau qui participe à solidifier le tissu social. C’est une raison pour laquelle la circulation de la culture sur tout le territoire, c’est extrêmement précieux et important. Le fait que des gens se rendent à un endroit pour participer à un événement, ça permet de créer des liens qui vont bien au-delà du simple rapport entre un artiste et un public.

« Les festivals, c’est une des façons de réunir plusieurs milliers de personnes à la même place. Il y a tellement de choses, d’histoires qui ont été créées pendant les Grandes Fêtes, qui sont vraiment belles, qui sont vraiment hot. Il ne s’agit pas simplement de regarder un spectacle : le côté rassembleur crée des choses, que ce soient des rencontres ou du bonheur dans la collectivité. C’est important d’avoir des événements comme ça, assurément. »
— Sébastien Noël, directeur et co-fondateur des Grandes Fêtes TELUS

Comment ça va chez vous ?
Une production des Coops de l'information
Cet épisode a été réalisé en partenariat avec TELUS
Conception, réalisation et animation : Simon Jodoin

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