Des bouts de Sherbrooke sur la coupe Stanley
Par M. Hist - Musée d'histoire de Sherbrooke
Bonjour M. Hist,
J’écoute les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey. Lorsque j’ai vu David Perron sur la glace avec les Sénateurs, je me demandais s’il y avait des Sherbrookois avant lui qui ont gagné la coupe Stanley?
David
Cher David,
Votre questionnement est tout à fait légitime par rapport à notre sport national et sa riche histoire. Regardons ensemble ces sportifs locaux qui se sont illustrés et qui ont laissé leurs traces dans la glace du hockey local.
Saviez-vous que plusieurs grands noms du hockey sont originaires de la région? L’un des premiers à faire sa marque est Fred Povey. En fait, au milieu des années 1900, il est le premier Sherbrookois à enfiler le chandail bleu-blanc-rouge! Du côté des bâtisseurs, on ne peut pas passer sous silence l’apport d’Yvan Dugré et de Léopold Drolet dans la confection des bâtons de hockey. Fiertés locales pendant plusieurs décennies, les bâtons Sher-Wood ont été utilisés par de multiples gagnants… mais malheureusement pour Sherbrooke, le nom des pièces d’équipement ne sont pas inscrits sur la coupe Stanley.
De longue date, Sherbrooke forge des joueurs de haut niveau. En 1904, Fred Povey (assis en avant à gauche) pose avec le club de hockey junior de Sherbrooke. (Photo Fonds Frederick Zakaib, Musée d’histoire de Sherbrooke)
De longue date, Sherbrooke forge des joueurs de haut niveau. En 1904, Fred Povey (assis en avant à gauche) pose avec le club de hockey junior de Sherbrooke. (Photo Fonds Frederick Zakaib, Musée d’histoire de Sherbrooke)
Chez les joueurs, vous avez peut-être vu Sylvain Lefebvre défiler avec le fameux trophée en région l’été dernier. Le Richmondais peut d’ailleurs se vanter d’avoir deux fois son nom inscrit sur la coupe! D’autres noms sont associés à la région sans être natif de Sherbrooke. À titre d’exemple, Jean Perron, entraineur gagnant en 1986, est originaire de Saint-Isidore-d’Auckland ou encore Stéphan Lebeau, qui s’inscrit dans les exploits du Canadien de 1993, a joué une grande partie de son hockey à Sherbrooke sans être né ici.
Revenons donc à votre question. Outre David Perron, est-ce qu’il y a des Sherbrookois qui ont leur nom d’inscrit sur la coupe Stanley?
Vous êtes sans doute trop jeune pour avoir vu jouer le premier d’entre eux, le vénérable Gerry Plamondon. Il partage la glace avec Maurice Richard et Toe Blake lors de la conquête du Canadien en 1946! Lors de cette même glorieuse époque, Gilles Dubé, gagnera la Coupe avec les Red Wings de Detroit en 1954. Fait à noter, il y a trois générations de Dubé (Gilles, Normand et Christian) qui ont joué du hockey de haut niveau à Sherbrooke. Une belle dynastie familiale, vous ne trouvez-pas?
Dans les années plus récentes, il faut souligner les exploits de Mathieu Dandenault, l’ancien joueur des Red Wings et du Canadien, qui a participé à la conquête de trois coupes à Detroit (1997, 1998 et 2002). Et, bien sûr, vous l’avez dit, David Perron a inscrit son nom lors du triomphe des Blues de Saint-Louis, en 2019, ce qui a même entrainé une méga-poutine du restaurant Louis dans le précieux trophée!
Ce sont les quatre joueurs natifs de Sherbrooke qui ont porté la coupe à bout de bras. Toutefois, il y a également des entraineurs locaux qui ont laissé leurs marques. Claude «Piton» Ruel est le coach du CH lors de la conquête de 1969. Puis, les frères Waite, Stéphane et Jimmy, sont à tour de rôle entraineurs des gardiens à Chicago lors des victoires de 2010, 2013 et 2015.
Claude Ruel devient un héros local lorsqu’il mène le Canadien de Montréal à la coupe Stanley de 1969. On l’aperçoit, presque caché, sur la gauche du trophée. (Photo La Tribune, 8 mai 1969)
Claude Ruel devient un héros local lorsqu’il mène le Canadien de Montréal à la coupe Stanley de 1969. On l’aperçoit, presque caché, sur la gauche du trophée. (Photo La Tribune, 8 mai 1969)
Je ne sais pas si vous avez fait le compte: nous en sommes à sept Sherbrookois pour 10 coupes, dans quatre équipes différentes. Et, si vous êtes optimistes et que le Canadien redevient nos «glorieux», Stéphane Robidas pourrait peut-être ajouter son nom à cette belle liste dans les prochaines années.
Lors de votre prochain passage au Palais des sports Léopold-Drolet, prenez un moment devant la murale sur le hockey, vous verrez que de Gérald Wiggett à Sarah Vaillancourt en passant par Yanic Perreault, Sherbrooke et la région forgent au fil du temps une longue dynastie de gagnants!
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Conception graphique La Tribune, Cynthia Beaulne