C’est avec beaucoup d’enthousiasme que Jennyfer Jacques, directrice générale du CAB, nous fait un tour d’horizon des nouvelles installations. L’ancien centre d’art a été entièrement rénové et mis aux normes. « La bâtisse avait de l’âge, et on savait que le chantier serait d’envergure : plomberie, électricité, climatisation, normes de sécurité… tout devait être refait. Mais on a eu la chance de compter sur plusieurs partenaires et donateurs, dont des subventions importantes de Desjardins et de la Banque Alimentaire Québec. Ce sont des entrepreneurs locaux qui ont travaillé sur le projet, et on a vu à quel point ils étaient investis et généreux. Par exemple, notre entrepreneur général, Construction Novard, a offert gracieusement son expertise. On a eu aussi plusieurs matériaux au prix coûtant ou des services à un prix communautaire. On a vraiment senti la communauté derrière nous pour ce beau projet », explique Jennyfer.

Dès le départ, la Ville souhaitait que l’endroit accueille différents organismes communautaires, pour en faire une véritable plaque tournante où, en frappant à une seule porte, les gens pourraient bénéficier d’aides diverses. « C’est dans cet esprit que la Ville nous a cédé le bâtiment. À la deuxième phase, qui sera des travaux d’agrandissement, les membres de la Maison communautaire viendront nous rejoindre. On parle de la Maison des jeunes, de l’Éducation des adultes en français (ÉDA) et de la Corporation de développement communautaire (CDC) Brome-Missisquoi, qui connaît tous les organismes de la région et qui pourra diriger les gens vers la bonne ressource. On couvrira ainsi un grand éventail de besoins. Cela permettra aussi de créer une plus forte synergie entre nous, et de tous profiter de l’achalandage que chaque organisme amène. »

Des besoins grandissants en dépannage alimentaire

Les profits de la friperie aident le CAB dans sa mission de dépannage alimentaire, car la demande explose, alors que certaines collectes, comme la guignolée, ont connu moins de succès. « On doit faire plus avec un peu moins. Les ventes à la friperie nous permettent d’acheter certains aliments ou des produits comme les couches, le savon et le papier de toilette, pour compléter les boites de dons. Heureusement, il y a aussi de nouvelles initiatives, comme une collecte de denrées non périssables cet été dans un camping local, qui nous aident. »

Au fil des ans, le CAB a développé des partenariats avec des producteurs (invendus ou légumes moches) et des marchés d’alimentation locaux (produits près de la date de péremption). « Comme nous sommes une cuisine anti-gaspillage, toute la nourriture qu’on reçoit, on l’utilise, soit directement en dons alimentaires, soit en la transformant en plats cuisinés. » Même les surplus de légumes frais trouvent preneur chez un éleveur porcin de la région, en échange de viande de porc!

Une fois par mois, l’aide alimentaire distribue des denrées aux gens qui en ont besoin. Aux heures d’ouverture du Centre, la population a aussi accès à l’intérieur à deux frigos dans lesquels elle peut puiser de la nourriture (ou en déposer).

Dans cet esprit de dépanner les gens dans le besoin, le CAB ajoutera d’ici quelques mois une petite section ameublement (électros, tables, chaises, etc.). « Une personne qui vient de se séparer ou qui a passé au feu, par exemple, pourrait ainsi retrouver chez nous de quoi bien s’installer dans son nouveau logis. » 

Deux salles entièrement équipées 

Enfin, une salle de classe et une salle de conférence entièrement équipées grâce à la Banque Nationale, de Montréal (dons de bureaux, tables et écrans) seront accessibles gratuitement aux organismes communautaires, et à des frais minimes aux entreprises lucratives. « Là aussi, on vient répondre à un besoin de la communauté. Il y avait peu d’espaces du genre, surtout offrant toutes les commodités. »