Mathilde Viau
Collège Saint-Joseph de Hull 

Ne rien faire pour penser à tout 

«Il dolce far niente». Le doux fait de ne rien faire. Un concept si simple qu’il en est devenu complexe. 

Ce vieux proverbe italien démontre une façon de penser qui semble avoir disparu du vocabulaire de la nouvelle génération. Une vie sans stress, sans stimuli constant, seul avec ses pensées, c’est cela que l’expression prône. 

Elle met l’accent sur l’importance de s’arrêter, de respirer et de tout simplement être. Toutefois, un élément perturbateur empêche toute une génération d’y parvenir : la dépendance à la dopamine.

Non, je ne parle point de la dépendance à la dopamine liée aux drogues, mais plutôt aux réseaux sociaux. Certaines plateformes telles que Tiktok et Instagram ont été conçues afin de rendre le spectateur dépendant avec leurs courtes vidéos extrêmement variées. 

En effet, chaque fois que vous faites défiler ces courtes vidéos, votre cerveau libère de la dopamine, l’hormone du plaisir, ce qui vous encourage à continuer ce défilement insignifiant. 

L’indispensable ennui

Les réseaux sociaux sont ainsi devenus un incontournable afin de combler le vide, de combler l’ennui. Ce que peu savent, toutefois, c’est que cet ennui est essentiel. Il est indispensable. Il est humain! L’ennui permet au cerveau de vagabonder librement, de penser à tout et à rien et, plus particulièrement, de créer. 

De créer des mélodies, des histoires, des images, peu importe, il est tout simplement important d’alimenter notre cerveau avec des pauses de vide afin qu’il continue de créer. Notre capacité de création, c’est justement cela qui nous rend humain. 

Je ne vous incite point à abandonner toutes formes de stimuli, mais plutôt de prendre une pause de ceux-ci afin de laisser votre cerveau errer comme il l’entend. Une simple pause de quelques minutes en vaut le coup pour ne pas perdre tout sens créatif dans notre vie, n’est-ce pas?