LE JEU OÙ VOUS CONDUISEZ VOTRE ÉQUIPE AU SUPER BOWL!

Mise en situation

Il y a des questions prévisibles. Du genre : «Que pensez-vous de notre organisation»?» Mais attendez-vous aussi à de l’imprévu. Il n’est pas rare que l’on demande au candidat de raconter ses rêves. Dans ce cas précis, il est conseillé de botter en touche en répondant : «Je ne dors pas assez longtemps pour rêver».

Pour montrer votre créativité, tous les coups sont permis. L’entraîneur des Lions de Detroit, Dan Campbell, a utilisé les chaises de la salle de conférence. Pour illustrer ses jeux, il s’est mis à les déplacer et à les lancer sur les murs.

Au bout de quelques minutes, on raconte que Campbell était à bout de souffle. Mais l’auditoire était subjugué. ⁽¹⁾

À la fin, pour détendre l’atmosphère, vous pouvez raconter une anecdote savoureuse. Comme la réponse d’un joueur des Cowboys de Dallas, Walt Garrison, lorsqu’on lui avait demandé s’il avait déjà vu sourire son entraîneur, Tom Landry.

— Non. Mais il faut dire que je suis ici depuis seulement neuf ans.

QUESTION 1

Après l’entrevue, le propriétaire de l’équipe vous amène au restaurant. «Est-ce que vous prendrez le t-bone, le faux-filet ou le filet mignon?» demande le serveur. Pour faire bonne impression, vous imitez l’entraîneur des Chiefs de Kansas City, Andy Reid. Que répondez-vous? ⁽²⁾

A) «Je ne mange jamais de viande. Ça me garde toujours affamé».

B) «Est-ce que vous avez de la vache sacrée? C’est ce qui fait les meilleurs hamburgers, paraît-il».

C) «La pièce de viande m’importe peu, pourvu qu’elle se situe dans le quart-arrière».

D) «Je vais prendre les trois plats».

Mise en situation

Vous voilà entraîneur-chef! Il y a de quoi être fier. Mais n’oubliez jamais que vous avez hérité d’un siège éjectable. En moyenne, la carrière d’un entraîneur-chef de la NFL dure quatre ans. ⁽³⁾ La majorité n’atteint même pas la troisième année. ⁽³⁾

L’entraîneur d’aujourd’hui ne se contente plus d’analyser des dizaines d’heures d’images vidéo. Il doit aussi «digérer» une quantité prodigieuse de calculs et de statistiques «avancées».

Depuis cette année, un algorithme évalue même la probabilité d’un blitz, en fonction de la position des joueurs défensifs. Tout ça en une fraction de seconde! ⁽⁴⁾

Un conseil. Tout le monde vous observe. Les rumeurs voyagent vite. Évitez les frictions avec certains joueurs. En particulier avec le quart-arrière.

Finie l’époque où un Mike Ditka, des Bears de Chicago, se moquait du comportement bizarre de son quart-arrière vedette, Jim McMahon.

Un jour, McMahon revenait au jeu après avoir subi une opération à l’épaule. En l’observant à distance, Ditka s’était confié aux journalistes.

— L’opération à l’épaule a été un succès. La lobotomie n’a pas réussi...

QUESTION 2

Tous les entraîneurs résument leur philosophie en quelques phrases. La vôtre s’inspire de Bill Walsh, trois fois vainqueur du Super Bowl à la tête des 49^ers de San Francisco. Pouvez-vous la repérer?

A) «Très peu d’investissements vous assurent un meilleur rendement que les louanges» ⁽⁵⁾.

B) «Pour gagner, il faut être prêt à tout. Si Hannibal Lecter [le tueur-cannibale du film Le Silence des agneaux] courait vite, nous l’embaucherions et nous dirions qu’il souffre «d’un trouble alimentaire».

C) «Si je décide que nous sommes le jour de Pâques, même au début du mois de septembre, je veux que tout le monde se mette à chercher des œufs!».

D) «Dans le monde du football, personne ne devrait être appelé un génie. Un génie, c’est un gars comme Norman (sic) Einstein.».

Mise en situation

La NFL d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec la ligue folklorique de grand-papa. Elle nage dans l’argent. D’ici 2027, le commissaire Roger Goodell vise un chiffre d’affaires de 20 milliards $ par année.

À eux seuls, les droits de retransmission des matchs représentent 125,5 milliards $, d’ici 2033. 3,9 milliards $ par équipe! ⁽⁶⁾

Depuis quelques années, le calendrier est conçu grâce à des superordinateurs. Pour déterminer quel match suscite le plus d’intérêt, on tient compte de plusieurs centaines de variables, notamment la demande pour Airbnb, les sites de paris sportifs, les ventes de chandails et les ventes de billets. ⁽⁷⁾

Un conseil? L’ère des entraîneurs trop intimidants appartient au passé. Inutile d’imiter un ««Buddy» Ryan, qui terrorisait les recrues. Durant les pratiques, ils hurlaient deux expressions. «Fumier!» et «trou de c…!»

De temps en temps, l’ami Ryan murmurait, beaucoup plus bas: «beau jeu...».

QUESTION 3

Durant les matchs, vous criez, vous gesticulez, vous galopez sur le terrain. Votre enthousiasme contribue au spectacle, mais il risque de vous attirer des ennuis, notamment avec les arbitres. Pour limiter les dégâts, la direction de l’équipe adopte une stratégie que les Rams de Los Angeles ont employé avec leur entraîneur Sean McVay. ⁽⁸⁾ De quoi s’agit-il?

A) Elle embauche un assistant dont le seul rôle consiste à vous empêcher d’avancer sur le terrain et d’approcher les arbitres.

B) Elle fait parvenir un chèque en blanc aux autorités de la Ligue. Il ne reste plus qu’à y inscrire le montant de l’amende, en cas d’incident.

C) Elle envoie en votre nom des fleurs et du chocolat à chaque arbitre, la veille d’un match.

D) Lors des matchs à domicile, lorsque vous êtes sur le point de perdre la tête, elle fait retentir une sirène dans le stade.

QUESTION 4

Ça devait arriver. Votre équipe traverse une léthargie. Après une cuisante défaite, les journalistes veulent des réponses. Pour vous en sortir, vous utilisez une réponse du légendaire Vince Lombardi, des Packers de Green Bay. Pouvez-vous l’identifier?

A) «Nous n’avons pas perdu le match. Nous avons seulement manqué de temps».

B) Nous n’avons pas échoué. Nous avons seulement expérimenté 100 façons différentes de ne pas gagner».

C) «Si les défaites sont aussi remplies de leçons qu’on le dit, alors l’équipe est en train d’acquérir une formidable éducation».

D) «Si tu gagnes, ne dis rien; si tu perds, parle encore moins».

Mise en situation

L’entraîneur idéal doit être tout à la fois un brillant tacticien, un habile professeur et un fin psychologue. Par-dessus tout, il doit être un bon motivateur.

À la veille d’un match éliminatoire à Philadelphie, l’actuel entraîneur des Broncos de Denver, Sean Payton, voulait préparer les joueurs à évoluer devant une foule hostile. En secret, il avait embauché des acteurs pour lancer des œufs sur les autobus qui conduisaient l’équipe au stade! ⁽⁹⁾

Un conseil? Évitez d’en faire trop. À Jacksonville, en 2003, Jack Del Rio avait installé un énorme tronc d’arbre dans le vestiaire. Avec une hache enfoncée dedans.

Le message se voulait clair. Il faut «bûcher» pour gagner. Hélas, l’expérience tourne au désastre lorsque le botteur Chris Hanson décide de «bûcher» un bon coup. Le maladroit manque le tronc et il s’enfonce la hache dans la jambe. Il faut le conduire à l’urgence.

Chris Hanson manquera le reste de la saison. ⁽¹⁰⁾

QUESTION 5

Afin de secouer les joueurs démotivés, vous imiter Sean Payton, l’actuel entraîneur des Broncos de Denver? Quelle tactique utilisez-vous?

A) Vous leur offrez chacun une paire de mitaines. En les portant, il devient impossible de pointer du doigt les autres joueurs.

B) Vous faites jouer en boucle dans le vestiaire des images montrant des sportifs qui jouent malgré des blessures horribles.

C) Vous collez un peu partout dans le vestiaire des affiches sur lesquelles on peut lire: «Le succès ne nous appartient jamais. Il est seulement loué. Et il faut payer le loyer tous les jours».

D) Vous placez un réservoir de propane dans leur casier. Cela veut dire: «As-tu encore du carburant dans le réservoir, ou bien tu es fini?

Mise en situation

Ça y est! Votre équipe joue au Super Bowl! Un événement devenu si démesuré qu’on en oublie presque le football. Selon les sondages, à peine 32% des téléspectateurs s’intéressent principalement au match! ⁽¹¹⁾ On en dénombre autant qui préfèrent les publicités ou le spectacle de la mi-temps!

Difficile de réaliser à quel point le Super Bowl a changé. Lors de la première édition, en 1967, la chaine NBC avait raté le botté d’envoi de la deuxième mi-temps, à cause d’une pause publicitaire. Pas grave. On avait arrêté le match et on avait recommencé le botté!

Un conseil. À l’approche du grand jour, votre tâche consiste à tenir vos joueurs équipe loin des «distractions». Une tâche quasi impossible. Reste qu’il est préférable qu’ils ne suivent pas les traces de Nate Newton, des Cowboys de Dallas. «[À la veille du Super Bowl] la police nous a énuméré les endroits à ne pas fréquenter, disait-il. Je les ai pris en note. Ensuite, on les a tous visités un par un.» ⁽¹²⁾

QUESTION 6

Pour le grand match, vous concevez une version améliorée du bullseye, le plan qui avait aidé Bill Belichick et ses Patriots de la Nouvelle-Angleterre à remporter le 36^e Super Bowl, en janvier 2002. ⁽¹³⁾ Comment pourrait-on résumer la stratégie?

A) Enchaîner les jeux en attaque le plus vite possible, sans tenir de caucus, afin d’épuiser la défensive adverse.

B) Utiliser comme porteur de ballon votre plus gros joueur défensif, un colosse pesant plus de 370 livres [168 kilos].

C) Neutraliser le meilleur joueur de l’attaque adverse en le surveillant et en le bousculant même lorsqu’il ne tient pas le ballon.

D) La nuit précédant le Super Bowl, faire actionner trois fois l’alarme de feu dans l’hôtel où loge l’équipe adverse.

QUESTION 7

Le Super Bowl va bientôt commencer. Dans le vestiaire, vous prononcez un discours enflammé. Pour conclure, vous citez la phrase que John Madden répétait avant chaque match, lorsqu’il était à la barre des Raiders d’Oakland. ⁽¹⁴⁾ De quoi s’agit-il?

A) «Ne perdez pas de temps à vous demander si le cheval est aveugle; contentez-vous de remplir la charrette».

B) «La règle no 1, c’est qu’il vaut mieux tricher. La règle no 2, c’est que dans le doute, il faut revenir à la règle no 1.

C) Avant de gagner un match, il faut s’assurer de ne pas le perdre».

D) «Qu’est-ce qu’un écureuil, je vous le demande? Ce n’est rien d’autre qu’un rat qui possède une bonne stratégie de relations publiques!».