
MATTHEW VACHON
matthew.vachon@lenouvelliste.qc.ca
Avant l’âge de 12 ans, Phil Myre n’avait jamais joué au hockey organisé. Deux années plus tard, armé de l’équipement de gardien de la paroisse de Saint-Télesphore, il s’était présenté au camp des Bruins de Victoriaville pour faire leur équipe junior. C’était le début d’une longue aventure qui allait le mener à la Coupe Stanley avec le Canadien de Montréal, à 449 matchs et à un total de 42 années à œuvrer comme cerbère, entraîneur ainsi que recruteur dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Ayant passé les 12 premières années de sa vie à Rigaud, Myre avait eu la chance de découvrir les plaisirs du hockey à la patinoire de son quartier, située de l’autre côté de la rue. Il ne s’était toutefois jamais inscrit dans le hockey organisé. C’est à cet endroit qu’il avait pu enfiler son premier équipement de gardien… qui appartenait à un ami qui ne voulait pas le porter.
Déménageant à LaSalle alors qu’il avait 12 ans, Myre avait croisé un camarade de classe à un arrêt d’autobus. C’est là que le destin s’était chargé de lui donner un petit coup de pouce.
«Je lui avais demandé ce qu’il faisait en soirée et il m’avait mentionné qu’il se rendait à ces essais pour faire une équipe de hockey. Je lui avais dit que je voulais y jouer, mais il m’avait répondu que je devais faire ces essais. Il m’avait invité puis il m’avait demandé à quelle position. Je lui fais savoir que je pouvais aller n’importe où. Comme ils avaient besoin d’un gardien, je lui ai dit que j’aimais ça», s’est remémoré Myre.
À cette époque, la paroisse de Saint-Télesphore (LaSalle) fournissait l’équipement des gardiens pour ses formations de hockey mineur. Loin d’être mauvais, Myre s’est taillé une place sur l’équipe dès cet automne-là. L’année suivante, pour sa saison de 13 ans, il s’était démarqué lors d’un tournoi remporté par son équipe. Son aplomb avait capté l’attention du recruteur des Bruins de Boston, Roland Mercier. Celui-ci l’attendait à sa sortie du vestiaire pour l’inviter au prochain camp des Bruins de Victoriaville.
«J’ai pris l’autobus en direction de Victoriaville avec l’équipement prêté par le club bantam de Saint-Télesphore. Je n’avais pas de patins de gardien en plus. Pour ajouter à tout ça, il y avait des joueurs de 20 ans à Victoriaville. C’était toute une expérience pour un jeune de 14 ans. J’étais déjà assez grand à l’époque. Après quelques jours au camp, le directeur général Claude Boulay et Roland Mercier étaient là. Ils avaient appelé ma mère et elle leur avait donné son autorisation afin de me garder pour l’année. Les Bruins étaient allés acheter mon propre équipement. J’avais de la misère à bouger.»
Après une année passée comme auxiliaire chez les Victoriavillois. Myre s’est retrouvé dans la chaise de partant dès la campagne suivante. C’était le coup d’envoi d’une grande aventure dans le junior qui allait lui permettre de remporter quatre championnats en cinq saisons à ce niveau (quatre participations au tournoi de la Coupe Memorial). En cours de route, Myre allait également vivre le déménagement des Bruins de Victoriaville vers Shawinigan. C’était alors le début de l’histoire de la concession qui allait devenir les Dynamos puis les Cataractes.
Débuts professionnels avec le Canadien
Après sa première saison à Shawinigan, soit en 1965-1966, Myre était désormais âgé de 18 ans et admissible au repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH). À cette époque, le Canadien de Montréal avait encore son droit de réclamer les deux premiers joueurs canadiens-français de chaque encan.
Ainsi, même s’il avait signé la fameuse formule C qui le liait aux Bruins de Boston, le Canadien avait eu priorité et avait choisi Myre au 5e rang de la séance de sélection 1966. L’organisation du Massachusetts avait remué ciel et terre pour empêcher ça, mais en vain.
«Milt Schmidt, que j’avais rencontré plusieurs années après, m’avait raconté qu’il ne croyait pas que j’étais francophone puisque mon père était né en Ontario à Hawkesbury. C’est cependant une ville francophone. Les Bruins étaient allés jusqu’à aller consulter le baptistère de mon père et ils avaient vu qu’il était écrit en français. Moi, je suis né au Québec, mais Boston a tenté de trouver des moyens pour prouver que je n’étais pas francophone.»
C’est finalement dans le journal que Myre a appris qu’il était repêché par le Canadien. Il avait ensuite été invité comme observateur au camp du Tricolore, mais le vétéran Lorne «Gump» Worsley avait fait semblant d’être blessé pour que Myre puisse jouer dans l’une des nombreuses parties intra-équipe.
Dans les années qui ont suivi, Myre a d’abord conclu son parcours junior avec les Flyers de Niagara Falls puis il a fait ses débuts professionnels avec les Apollos de Houston dans la Ligue centrale de hockey en 1968-1969, prenant part à 53 duels pendant que Tony Esposito effectuait la navette entre le Texas et le Québec.
Lors de la saison 1970-1971, Phil Myre a défendu le filet du Canadien pour 31 des 70 matchs de la saison régulière. Cette année-là, derrière Ken Dryden et Rogatien Vachon, Myre avait été de l’aventure qui avait permis au Tricolore de soulever la Coupe Stanley. (Photo Canadien de Montréal)
Lors de la saison 1970-1971, Phil Myre a défendu le filet du Canadien pour 31 des 70 matchs de la saison régulière. Cette année-là, derrière Ken Dryden et Rogatien Vachon, Myre avait été de l’aventure qui avait permis au Tricolore de soulever la Coupe Stanley. (Photo Canadien de Montréal)
L’année suivante, le Canadien a réuni ses clubs-écoles de Houston et de Cleveland à Montréal pour y créer les Voyageurs. Avec Esposito parti rejoindre les Blackhawks de Chicago, Myre s’est retrouvé dans la chaise de troisième gardien pour le CH, ce qui lui a permis de disputer ses dix premiers affrontements dans la LNH cette année-là.
«La première fois que j’ai assisté à un match de la LNH en personne, j’y jouais! J’étais allé juste une fois au Forum avant ça et c’était pour les Ice Capades. Moi, j’avais mes informations de hockey à la radio et la télévision quand j’étais à Rigaud. J’allais voir le hockey chez le voisin le samedi.»
Rogatien Vachon, lors d'un match entre les Rangers de New York et le Canadien au Forum de Montréal, le 26 octobre 1967. (Photos archives La Presse et le Canadien de Montréal)
Rogatien Vachon, lors d'un match entre les Rangers de New York et le Canadien au Forum de Montréal, le 26 octobre 1967. (Photos archives La Presse et le Canadien de Montréal)
La saison suivante, soit la campagne 1970-1971, lorsque Rogatien Vachon s’est blessé, c’est Myre qui a pris la relève devant le filet du Tricolore. Employé pendant 30 des 78 matchs cette année-là, il avait aidé les siens à obtenir 13 victoires. Une fois en séries, ce n’est toutefois ni Myre ni Vachon qui ont gardé les buts, mais bien un jeune Ken Dryden fraîchement rappelé des Voyageurs. C’est d’ailleurs lui qui allait mener le Canadien à la conquête de la Coupe Stanley ce printemps-là, Myre étant aux premières loges pour assister à ce moment, mais en tant que troisième cerbère.
Un nouveau départ à Atlanta
Lors de la saison suivante, Myre s’était retrouvé à seconder Dryden, ce qui l’avait limité à seulement neuf petits matchs. N’étant âgé que de 24 ans, il ne voulait pas occuper le rôle de second violon pour le reste de sa carrière et il était donc allé voir Sam Pollock pour lui demander une transaction.
Comme c’était le repêchage d’expansion de la LNH pour l’arrivée des Flames d’Atlanta et des Islanders de New York, Pollock avait rendu Myre disponible pour les deux nouvelles franchises, mais à certaines conditions.
Acceptant de se limiter à un petit groupe de quatre patineurs seulement pour leur deuxième sélection chez le Canadien, les Flames n’avaient pas hésité à approuver les termes de Pollock et ils s’étaient empressés de faire de Myre le premier joueur de leur histoire. Ils avaient ensuite ajouté le jeune cerbère Daniel Bouchard, lui aussi natif de LaSalle, pour se doter d’un duo solide pour protéger leur filet.
C’est chez les Flames d’Atlanta que le gardien québécois Phil Myre a connu les meilleures années de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey (LNH) au sein d’une équipe de travaillants. (Photo Magazine de la LNH et Robert Shaver)
C’est chez les Flames d’Atlanta que le gardien québécois Phil Myre a connu les meilleures années de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey (LNH) au sein d’une équipe de travaillants. (Photo Magazine de la LNH et Robert Shaver)
«Ça a été toute une expérience à Atlanta. Les gens ne connaissaient pas le hockey. Ils applaudissaient aux mauvais moments et venaient toucher à la glace avant la partie. Atlanta n’était pas la grosse métropole d’aujourd’hui. Sur le plan sportif, nous n’avions pas beaucoup de talent, mais, grâce au directeur général Cliff Fletcher, nous avions des joueurs très compétitifs. Nous étions toujours dans le coup.»
Pour illustrer son propos, Myre fait valoir que Bouchard et lui n’ont jamais fait pire que le 6e rang pour le nombre de buts accordés dans la LNH. À l’opposée, l’attaque en a arraché pendant longtemps. Pendant les huit années que le club a été à Atlanta, il s’est tout de même rendu aux quarts de finale une fois en plus d’atteindre le tour préliminaire des séries cinq fois.

Transaction au Missouri
Pendant les six années qu’il a partagé le filet avec Bouchard, Myre évoque que les deux hommes ont tout fait pour ne jamais rater leur tour. Principale force des Flames pendant les premières années de la franchise, le duo de portiers québécois a finalement été brisé à l’automne 1977 quand Fletcher a reçu une offre des Blues qu’il ne pouvait pas refuser pour les services de Myre.
«La blague que je fais souvent est que les Flames ne pouvaient pas vivre sans moi puisque peu de temps après mon échange, ils déménageaient à Calgary! Fletcher n’avait pas voulu nous transiger pendant des années.»
À St. Louis, Myre s’est retrouvé dans la chaise de gardien numéro un incontesté. Il évoluait toutefois au sein d’une formation ordinaire qui était destinée aux bas-fonds du classement.
Après avoir évolué de 1972 à 1977 avec les Flames, Myre est passé chez les Blues de St. Louis. À cette époque, les Blues connaissaient des difficultés sur la glace, mais ça n’avait pas empêché Myre de s’illustrer. Il avait même été nommé joueur de la semaine dans la LNH sans avoir remporté le moindre match. (Photo Goalie Hub)
Après avoir évolué de 1972 à 1977 avec les Flames, Myre est passé chez les Blues de St. Louis. À cette époque, les Blues connaissaient des difficultés sur la glace, mais ça n’avait pas empêché Myre de s’illustrer. Il avait même été nommé joueur de la semaine dans la LNH sans avoir remporté le moindre match. (Photo Goalie Hub)
«Les propriétaires, les frères Salomon, avaient des problèmes financiers et ils souhaitaient vendre la concession. L’équipe avait perdu des gars pour l’Association mondiale de hockey (AMH). J’ai cependant été joueur de l’année du club. Je recevais beaucoup de lancers et j’aimais ça, car c’était la première fois que j’avais le filet pour moi seulement. J’ai même été joueur de la semaine dans la LNH sans avoir gagné le moindre match.»
Pendant les deux années qu’il a passé au Missouri, Myre a pris part à 83 parties, mais les Blues n’en ont remporté que 20.
Retrouvailles avec Pat Quinn à Philadelphie
Ayant évolué pendant six campagnes dans le même vestiaire que Pat Quinn avec les Flames, Myre a retrouvé son ancien capitaine chez les Flyers de Philadelphie à l’été 1979. Ayant accroché ses patins en 1977, Quinn s’était transformé en entraîneur et il avait rapidement accédé à la LNH. Conscient qu’il avait besoin d’un gardien fiable pour épauler son club, Quinn avait incité le directeur général Keith Allen à obtenir Myre à l’été 1979.
«Pat était tellement compétitif. Nous avions une belle relation d’amitié. À l’époque où il a eu le travail avec les Flyers, la direction n’était pas satisfaite de ce qu’elle avait pour remplacer Bernard Parent. Ils ont donc fait un échange avec les Blues pour mes services.»
Dès ses premiers pas dans l’uniforme des Flyers, Myre a été aux premières loges pour un moment historique de la LNH. Entre le 16 octobre 1979 et le 6 janvier 1980, Philadelphie avait connu une séquence de 35 matchs sans défaite, signant au passage 25 gains et dix verdicts nuls. L’équipe avait ensuite conclu au 1er rang du classement général avec 48 victoires et 116 points. Myre avait participé à 41 duels cette année-là.
Lors des séries, Philadelphie s’était rendue jusqu’à la finale, mais leur saison de rêve s’était terminée devant les Islanders de New York. Champions en six matchs, les Islanders remportaient le premier titre de leur dynastie.
Quand son ancien capitaine chez les Flames d’Atlanta, Pat Quinn, a pris le poste d’entraîneur-chef des Flyers de Philadelphie, il a fait l’acquisition de Myre pour venir aider l’équipe. Cette année-là, Philadelphie avait connu une séquence record de matchs sans défaite en plus d’atteindre la finale de la Coupe Stanley contre les Islanders de New York. (Photo Mike Cassese, archives Reuters)
Quand son ancien capitaine chez les Flames d’Atlanta, Pat Quinn, a pris le poste d’entraîneur-chef des Flyers de Philadelphie, il a fait l’acquisition de Myre pour venir aider l’équipe. Cette année-là, Philadelphie avait connu une séquence record de matchs sans défaite en plus d’atteindre la finale de la Coupe Stanley contre les Islanders de New York. (Photo Mike Cassese, archives Reuters)

Échangé le jour de la naissance de sa deuxième fille
De retour en Pennsylvanie l’année suivante, Myre a d’abord repris sa place d’adjoint derrière Pete Peteers, obtenant 16 départs. Cependant, avec l’émergence du jeune Rick St. Croix, Myre s’est retrouvé de moins en moins utilisé, si bien qu’il est passé aux mains des Rockies du Colorado pour une somme d’argent.
Le moment de cette transaction, survenue le 26 février 1981, n’aurait toutefois pas pu être pire. Cette journée-là, l’épouse de Myre donnait naissance à leur deuxième fille. Lorsque joint par la direction du Colorado, Myre a demandé à avoir du temps supplémentaire pour demeurer auprès des femmes de sa vie, mais ça lui a été refusé. Il a ainsi sauté dans un avion, passant les six ultimes semaines du calendrier à l’autre bout du pays loin de sa petite fille. Le tout pour voir les Rockies terminer au dernier rang de la LNH avec 18 maigres victoires.
De retour de cette fin de saison difficile à Denver, Myre n’a pratiquement pas eu le loisir de défaire ses valises qu’il devait déjà repartir. Le Canada faisait appel à ses services pour le Championnat du monde de 1981 présenté en Suède. Conscient que ça allait être sa seule chance de défendre la feuille d’érable, Myre a mis le cap sur la Scandinavie. Utilisé pour sept des huit matchs, le gardien a guidé les représentants de l’unifolié à la 4e place de la compétition.
Échangé aux Rockies après son passage chez les Flyers, Myre n’a même pas eu le temps de rester auprès de sa femme qui venait tout juste d’accoucher de leur deuxième fille. Au Colorado, l’équipe était en difficultés et elle était sur le point de déménager au New Jersey pour y devenir les Devils. (Photo programme de match des Rockies)
Échangé aux Rockies après son passage chez les Flyers, Myre n’a même pas eu le temps de rester auprès de sa femme qui venait tout juste d’accoucher de leur deuxième fille. Au Colorado, l’équipe était en difficultés et elle était sur le point de déménager au New Jersey pour y devenir les Devils. (Photo programme de match des Rockies)
«Ça a été une belle expérience et un honneur pour moi d’y participer. Le contexte n’était cependant pas facile. J’étais parti six semaines après la naissance de notre fille et quand j’étais revenu, je m’étais fait demander d’aller au tournoi. C’était une décision difficile. Je savais que c’était la seule fois que j’allais être appelé pour y aller. C’était toute une aventure de prendre part à ce tournoi avec tous ces pays communistes avec l’Union soviétique et les Tchèques. J’ai donc été parti pour trois autres semaines… Ma femme avait hâte que je revienne.»

Deuxième carrière remplie aux quatre coins de la LNH
Au terme d’une saison 1981-1982 très compliquée chez les Rockies, Myre s’est retrouvé agent libre. Bien qu’âgé de 34 ans, le portier québécois souhaitait encore jouer. Il a donc contacté Scotty Bowman, désormais à la tête des Sabres de Buffalo, et celui-ci lui a proposé un double rôle s’il se joignait à son organisation.
«Il avait besoin d’un gardien avec les Americans de Rochester en plus d’un assistant. C’est comme ça que j’ai eu mon premier emploi d’instructeur.»
Avec ce nouveau rôle, il allait défendre les buts des Americans tout en occupant la fonction d’adjoint pour épauler un jeune Mike Keenan qui en était à ses premiers pas dans le hockey professionnel. Pour Myre, c’était l’amorce de son deuxième objectif de carrière.
«Être entraîneur des gardiens, c’était planifié dans ma tête. Je voulais continuer mon parcours dans le hockey. J’ai fait beaucoup d’écoles de hockey et des cliniques d’instructeurs. J’aimais vraiment faire ça, surtout la communication avec les gardiens. Nous discutions ensemble. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’a réellement manqué dans ma carrière. Le premier instructeur des gardiens que j’ai eu, c’était Jacques Plante à Philadelphie! Ça faisait dix ans que j’étais dans la LNH…»
Ce double rôle, Myre l’a occupé pendant deux ans, soit jusqu’à ce qu’il décide d’accrocher ses jambières au terme de la campagne 1983-1984. Dès l’année suivante, il a obtenu son premier poste d’entraîneur au sein de l’organisation des Kings de Los Angeles qui avait alors à sa tête son ancien collègue devant le filet du Canadien, Rogatien Vachon. Avec la troupe de la Californie, Myre avait le mandat d’instructeur des gardiens.
«J’ai commencé comme consultant des gardiens à la première année et après je suis allé à plein temps à Los Angeles. J’ai retrouvé là-bas deux anciens coéquipiers en Rogie (Montréal) et Pat Quinn (Atlanta).»
Après ce séjour de quelques années sous les ordres de Vachon, Myre s’est déplacé du côté du Michigan en 1989 où il a rejoint l’organisation des Red Wings de Détroit en tant qu’adjoint aux côtés de l’entraîneur-chef Jacques Demers. Si l’aventure avec le club du Michigan s’est étendue de 1989 à 1993, Myre a choisi cet état comme port d’attache alors qu’il réside encore en banlieue de Détroit toutes ces années plus tard.
Dans les années qui ont suivi, le Québécois a œuvré pour les Blackhawks de Chicago comme entraîneur du développement pour deux ans puis il s’est retrouvé chez les Sénateurs d’Ottawa dans les rôles de recruteur professionnel et d’instructeur des gardiens. L’organisation ontarienne en était à ses balbutiements dans la LNH. Travaillant pour la troupe ontarienne entre 1995 et 2005, Myre a été un témoin privilégié de l’évolution des Sénateurs alors que la formation est partie des bas-fonds du classement jusqu’à l’avant-plan du circuit.
«J’aimais beaucoup l’implication dans la planification de l’équipe avec ce poste. J’aime planifier et bâtir. Ça fait partie de ma personnalité. C’est ce que j’appréciais le plus d’être recruteur professionnel. À Ottawa, j’avais les deux postes, donc j’avais la main un peu partout dans l’organisation. C’était le meilleur des deux mondes.»
Au retour de la grève qui a paralysé la LNH en 2004-2005, Myre a travaillé pour les Panthers de la Floride dans le même rôle qu’il campait avec Ottawa. Il y est demeuré pendant cinq années. Son ultime emploi dans le circuit Bettman, c’est le Canadien qui le lui a offert, lui permettant ainsi de boucler la boucle avec l’organisation qui lui avait donné sa première chance.
«J’avais travaillé avec Pierre Gauthier à Ottawa et il m’avait amené avec le Canadien pendant une année. Pierre a ensuite été congédié et je suis parti avec lui.»
Avant d’officiellement tirer sa révérence pour profiter d’une retraite pleinement méritée, Myre avait fait un dernier arrêt à Saginaw où il avait été entraîneur des gardiens du Spirit de 2014 à 2017.
Toujours marié à une native de Joliette, Myre a préservé un français impeccable alors que c’est cette langue qui est encore utilisée à la maison, permettant ainsi à ses filles de conserver une partie de leur héritage québécois même si elles sont nées aux États-Unis.
https://www.lenouvelliste.ca/sports/sport-local/2025/05/18/nom-grave-sur-la-coupe-stanley-encore-le-temps-de-corriger-linjustice-de-phil-myre-ZS3KJKXVFZB6JNHKJ2MWA5SPWY/
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Deuxième carrière remplie aux quatre coins de la LNH
Au terme d’une saison 1981-1982 très compliquée chez les Rockies, Myre s’est retrouvé agent libre. Bien qu’âgé de 34 ans, le portier québécois souhaitait encore jouer. Il a donc contacté Scotty Bowman, désormais à la tête des Sabres de Buffalo, et celui-ci lui a proposé un double rôle s’il se joignait à son organisation.
«Il avait besoin d’un gardien avec les Americans de Rochester en plus d’un assistant. C’est comme ça que j’ai eu mon premier emploi d’instructeur.»
Avec ce nouveau rôle, il allait défendre les buts des Americans tout en occupant la fonction d’adjoint pour épauler un jeune Mike Keenan qui en était à ses premiers pas dans le hockey professionnel. Pour Myre, c’était l’amorce de son deuxième objectif de carrière.
«Être entraîneur des gardiens, c’était planifié dans ma tête. Je voulais continuer mon parcours dans le hockey. J’ai fait beaucoup d’écoles de hockey et des cliniques d’instructeurs. J’aimais vraiment faire ça, surtout la communication avec les gardiens. Nous discutions ensemble. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’a réellement manqué dans ma carrière. Le premier instructeur des gardiens que j’ai eu, c’était Jacques Plante à Philadelphie! Ça faisait dix ans que j’étais dans la LNH…»
Ce double rôle, Myre l’a occupé pendant deux ans, soit jusqu’à ce qu’il décide d’accrocher ses jambières au terme de la campagne 1983-1984. Dès l’année suivante, il a obtenu son premier poste d’entraîneur au sein de l’organisation des Kings de Los Angeles qui avait alors à sa tête son ancien collègue devant le filet du Canadien, Rogatien Vachon. Avec la troupe de la Californie, Myre avait le mandat d’instructeur des gardiens.
«J’ai commencé comme consultant des gardiens à la première année et après je suis allé à plein temps à Los Angeles. J’ai retrouvé là-bas deux anciens coéquipiers en Rogie (Montréal) et Pat Quinn (Atlanta).»
Après ce séjour de quelques années sous les ordres de Vachon, Myre s’est déplacé du côté du Michigan en 1989 où il a rejoint l’organisation des Red Wings de Détroit en tant qu’adjoint aux côtés de l’entraîneur-chef Jacques Demers. Si l’aventure avec le club du Michigan s’est étendue de 1989 à 1993, Myre a choisi cet état comme port d’attache alors qu’il réside encore en banlieue de Détroit toutes ces années plus tard.
(Photo Wikipédia)
(Photo Wikipédia)
Dans les années qui ont suivi, le Québécois a œuvré pour les Blackhawks de Chicago comme entraîneur du développement pour deux ans puis il s’est retrouvé chez les Sénateurs d’Ottawa dans les rôles de recruteur professionnel et d’instructeur des gardiens. L’organisation ontarienne en était à ses balbutiements dans la LNH. Travaillant pour la troupe ontarienne entre 1995 et 2005, Myre a été un témoin privilégié de l’évolution des Sénateurs alors que la formation est partie des bas-fonds du classement jusqu’à l’avant-plan du circuit.
«J’aimais beaucoup l’implication dans la planification de l’équipe avec ce poste. J’aime planifier et bâtir. Ça fait partie de ma personnalité. C’est ce que j’appréciais le plus d’être recruteur professionnel. À Ottawa, j’avais les deux postes, donc j’avais la main un peu partout dans l’organisation. C’était le meilleur des deux mondes.»
Au retour de la grève qui a paralysé la LNH en 2004-2005, Myre a travaillé pour les Panthers de la Floride dans le même rôle qu’il campait avec Ottawa. Il y est demeuré pendant cinq années. Son ultime emploi dans le circuit Bettman, c’est le Canadien qui le lui a offert, lui permettant ainsi de boucler la boucle avec l’organisation qui lui avait donné sa première chance.
«J’avais travaillé avec Pierre Gauthier à Ottawa et il m’avait amené avec le Canadien pendant une année. Pierre a ensuite été congédié et je suis parti avec lui.»
Avant d’officiellement tirer sa révérence pour profiter d’une retraite pleinement méritée, Myre avait fait un dernier arrêt à Saginaw où il avait été entraîneur des gardiens du Spirit de 2014 à 2017.
Toujours marié à une native de Joliette, Myre a préservé un français impeccable alors que c’est cette langue qui est encore utilisée à la maison, permettant ainsi à ses filles de conserver une partie de leur héritage québécois même si elles sont nées aux États-Unis.
(Photos Hockey Gods et Robert Shaver)
(Photos Hockey Gods et Robert Shaver)

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NATHALIE FORTIER