Tout sur la naissance du baseball à Sherbrooke...

Ces joueurs de baseball s’entraînent à attraper la balle, sur le terrain de l’exposition dans l’est de la ville, en 1923. (Photo Collection Desmond McKeon Sr., Mhist)

Ces joueurs de baseball s’entraînent à attraper la balle, sur le terrain de l’exposition dans l’est de la ville, en 1923. (Photo Collection Desmond McKeon Sr., Mhist)

Cher M. Hist,

Je me demandais comment le baseball a commencé à se développer à Sherbrooke? J’ai entendu qu’il y avait des ligues amateurs et d’autres professionnelles? Est-ce que le club Saint-Roch faisait partie des ligues reconnues?

Une lectrice sportive

Chère lectrice sportive,

Je saisis votre question au vol et cours y répondre! Mais il y aurait beaucoup à dire sur le baseball sherbrookois… Son histoire est longue et ses développements toujours d’actualité. Aussi, si vous le voulez bien, nous nous concentrerons sur ses premières décennies.

Joueurs du club le Notre-Dame de Sherbrooke, en 1930. Le club fait partie de la nouvelle ligue juvénile de baseball de Sherbrooke. (Photo Collection Gérard Auray, Mhist)

Joueurs du club le Notre-Dame de Sherbrooke, en 1930. Le club fait partie de la nouvelle ligue juvénile de baseball de Sherbrooke. (Photo Collection Gérard Auray, Mhist)

La pratique du baseball, comme celle de tout autre sport, est dans un premier temps «amateur», par la force des choses. Pas d’équipes professionnelles, de ligues officielles ou de règles d’arbitrage bien établies. Alors qu’en Ontario on joue les premières parties de baseball dans les années 1830, les premières règles officielles (les Knickerbocker Rules) sont rédigées presque au même moment aux États-Unis, à Hoboken (New Jersey).

En 1890, un club est finalement fondé à Sherbrooke: c’est le Sherbrooke Team! Ses activités se déroulent au terrain du Champ-de-Mars, un lieu déjà choisi par le club de crosse et bien connu du public. Vers 1910, le club devient propriétaire d’un terrain situé sur l’avenue du Parc (actuelle rue du Cégep). C’est à cet endroit que se dérouleront l’essentiel des activités de ce club qui, disons-le, se distingue dès ses débuts comme l’un des plus victorieux. Quand on évoque les exploits des étoiles de ce sport, les noms de George Povey, Steve Newton ou encore Fred Savage sont sur toutes les lèvres.

Club Notre-Dame, champion amateur en 1942, prenant la pose avec John S. Bourque (à droite). (Photo Fonds John S. Bourque, Mhist)

Club Notre-Dame, champion amateur en 1942, prenant la pose avec John S. Bourque (à droite). (Photo Fonds John S. Bourque, Mhist)

Après le coup d’arrêt provoqué par la Première Guerre mondiale, la pratique de ce sport reprend à Sherbrooke dans les années 1920. En 1925, le Sherbrooke Team intègre la Green Mountain League, et affronte désormais plusieurs équipes de la Nouvelle-Angleterre et de New York. Le sport gagne toujours plus en popularité, si bien qu’en 1938, un stade moderne est construit sur le même terrain de l’avenue du Parc avec le soutien du député de Sherbrooke et ministre des Travaux publics John S. Bourque. À la fin des années 1930, le club de Sherbrooke rejoint la Ligue provinciale, sous le nom des Athlétiques.

Avec son affluence remarquable et la ferveur de la foule, le stade de baseball de Sherbrooke n’a pas grand-chose à envier à ses cousins américains… Photo en 1945. (Photo Fonds John S. Bourque, Mhist)

Avec son affluence remarquable et la ferveur de la foule, le stade de baseball de Sherbrooke n’a pas grand-chose à envier à ses cousins américains… Photo en 1945. (Photo Fonds John S. Bourque, Mhist)

Mentionnons qu’à côté des équipes professionnelles, Sherbrooke comptait aussi des équipes d’amateurs renommées! Parmi elles, le fameux club Saint-Roch, fondé en 1920. On peut assister à cette époque aux matchs féroces disputés entre les clubs Saint-Roch et Notre-Dame. À la rivalité sportive s’ajoute l’écart linguistique: alors que le Notre-Dame est composé surtout de joueurs francophones, le Saint-Roch accueille quant à lui des joueurs essentiellement anglophones. Ces clubs amateurs connaissent un succès tout particulier lors de la Seconde Guerre mondiale, au moment où les ressources se font plus rares pour alimenter les ligues de baseball professionnelles. Les initiatives amateurs sont plus faciles et moins chères à mobiliser. Surtout lorsque les organisateurs passent le chapeau dans les gradins pour récolter de quoi rémunérer les joueurs!

Les joueurs du fameux club amateur St-Roch, déjà aimé et reconnu au milieu des années 1920. (Photo Collection Mhist)

Les joueurs du fameux club amateur St-Roch, déjà aimé et reconnu au milieu des années 1920. (Photo Collection Mhist)

Comme vous le voyez, ce sont à la fois les amateurs et les professionnels qui contribuent, chacun à leur manière, à l’essor et à la constitution de ce sport qui continue de transir les foules jusqu’à nos jours. Des premiers joueurs au parc du Champ-de-Mars jusqu’aux foules du stade de la rue du Parc (aujourd’hui nommé stade Amédée-Roy, ancien conseiller municipale et instructeur de la ligue Sher-Lenn qui regroupait Sherbrooke et Lennoxville), que de bases ont été franchies au fil des années!

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  • Conception graphique La Tribune, Cynthia Beaulne