TRAMWAY ET 3e LIEN

SIMON CARMICHAEL
scarmichael@lesoleil.com

Toutes les semaines, voire tous les jours, le tramway et le troisième lien font les manchettes des médias de Québec. Mais malgré leur omniprésence dans le débat public, il est parfois difficile de s’y retrouver dans toutes les nuances de nos élus. 

Le Soleil a demandé à une quarantaine de politiciens municipaux, provinciaux et fédéraux de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches de se positionner une fois pour toutes sur la question de la mobilité à Québec, en précisant s’ils sont en faveur ou en défaveur des deux projets présentement sur la table. Voici leurs réponses. 

QUESTION TRAMWAY

Êtes-vous en faveur ou en défaveur de la réalisation de la phase 1 du plan CITÉ élaboré par la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui inclut la première ligne de tramway à Québec et un Service rapide par bus (SRB) à Lévis? En faveur ou en défaveur.

QUESTION 3e LIEN

Êtes-vous en faveur ou en défaveur de la construction d’un nouveau lien autoroutier reliant la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches? En faveur ou en défaveur.

QUÉBEC ET LÉVIS D’ACCORD SUR LEUR DÉSACCORD

Même s’ils déplorent d’une même voix l’immobilisme du gouvernement Legault en matière de transport dans la grande région de la capitale, les maires de Québec et Lévis ne s’entendent pas sur les projets à endosser. 

Bruno Marchand et Gilles Lehouillier sont tous les deux convaincus de la pertinence de leur projet favori. Mais ils refusent d’appuyer celui vanté par leur homologue de l’autre côté du fleuve, constate-t-on au terme de notre exercice. 

Cela démontre bien les divergences de visions entre les deux maires, qui plaident chacun qu’il reste trop de questions en suspens pour prendre position. 

Comme il le fait depuis son arrivée à l’hôtel de ville de Québec, Bruno Marchand refuse de commenter un éventuel troisième lien. Il se contente de répéter qu’il s’agit d’un projet avant tout gouvernemental, loin de sa juridiction de maire. Le projet de tramway, pourtant lui aussi porté par le gouvernement Legault, a cependant tout son appui. 

C’est l’inverse à Lévis. Même s’il a souvent été déçu dans le dossier, Gilles Lehouillier continue à promouvoir un nouveau lien interrives. Mais pour le plan CITÉ, qui prévoit un Service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Guillaume-Couture, l’élu lévisien se garde une réserve, préférant qu’on lui propose plutôt des voies réservées.

PRIORITÉ TROISIÈME LIEN À LA CAQ

Tous les élus caquistes qui ont accepté de participer au recensement du Soleil jurent être en faveur du troisième lien et des éléments de la phase 1 du plan CITÉ que leur gouvernement a promis de livrer. 

Mais un rapide coup d'œil à leurs réponses détaillées permet de conclure que le caucus de Québec a un intérêt bien plus marqué pour l’idée d’un nouveau lien autoroutier reliant les deux rives du Saint-Laurent.

La ministre Martine Biron indique que le projet «est sa priorité absolue», alors que son collègue Bernard Drainville critique ceux qui s’opposent à l’idée. Plusieurs élus caquistes défendent avec vigueur le projet interrives, sans particulièrement montrer de sympathie pour le projet de transport collectif de Québec.

LES LIBÉRAUX POURRAIENT RENOUER AVEC LE PONT

Même si leur parti a mis sur pied un bureau de projet pour le troisième lien lorsqu’ils étaient au pouvoir, les libéraux provinciaux s’y montrent plutôt froids depuis l’élection du gouvernement Legault. Sous la gouverne de Dominique Anglade, le Parti libéral du Québec (PLQ) avait même complètement tourné le dos au projet.

Mais la prochaine course à la direction du parti pourrait changer la donne. Trois des cinq candidats déclarés se disent en faveur d’une nouvelle structure liant Québec et Lévis. 

Marc Bélanger, Denis Coderre et Frédéric Beauchemin jugent tous qu’il est nécessaire de construire un troisième lien, notamment pour répondre aux enjeux de circulation et au développement rapide de Chaudière-Appalaches.  

Un quatrième candidat, Charles Milliard, se montre aussi sympathique à l’idée. Sans promettre un nouveau pont, il croit que les rouges doivent avoir une grande conversation sur le sujet et «consulter» experts et citoyens avant de cimenter leur position sur le sujet. 

Seul l’ex-ministre du gouvernement Trudeau Pablo Rodriguez n’a pas fait part de ses intentions sur le sujet. Mais à Ottawa, où il a déjà été ministre des Transports, l’élu montréalais ne s’est jamais montré séduit par l’idée d’une nouvelle autoroute.

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