Un circuit pour les gourmands sur la Côte-de-Beaupré
Sortie prendre l'air, Isabelle Pion

On savait déjà que la Côte-de-Beaupré regorgeait de délicieuses enseignes. Question de ne pas en rater, on peut maintenant suivre un tout nouveau Circuit gourmand dans cette région située entre fleuve et montagnes.
Les adresses étant multiples, le circuit met de l’avant 15 expériences touristiques. Je me suis arrêtée dans quelques-unes, en voici un bref survol.

Une ferme et un comte
Le Comte de Roussy n’est pas qu’un garde-manger local: c’est aussi un lieu empreint d’histoire.
Propriétaire actuel de cette ferme située à L’Ange-Gardien, Dany Hébert est un descendant direct du comte de Roussy. Ici, la famille Hébert cultive la terre depuis 365 ans… soit 11 générations.
«Dans les actes notariés, le comte a suivi jusqu’en 1940», me raconte M. Hébert en me faisant faire le tour du propriétaire. Ici, la production s’étire entre mars et novembre, allant du sirop d’érable aux pommes.

Dany Hébert, propriétaire de la ferme Comte de Roussy sur la Côte-de-Beaupré. (Photo, La Tribune, Isabelle Pion)
Dany Hébert, propriétaire de la ferme Comte de Roussy sur la Côte-de-Beaupré. (Photo, La Tribune, Isabelle Pion)
À travers les pages du calendrier, on retrouve la laitue, l’ail et le brocoli, de même que les fraises et les framboises, pour ne nommer que celles-là. On peut s’y arrêter pour faire de l’autocueillette pour les fraises, les pommes et les poires. Le verger, lui, compte 17 variétés de pommes.

(Photo, 123RF)
(Photo, 123RF)
«On fait de plus en plus de fruits; on a planté des prunes-cerises», note M. Hébert en soulignant que les fruits attirent davantage les clients que les légumes.
Le kiosque champêtre, sis sur l’avenue Royale, fait la part belle à cette production. On s’y arrête aussi pour prendre un café, commander une pointe de tarte (un classique de l’endroit) et profiter de la terrasse panoramique, d’où l’on voit le Saint-Laurent.
Les récoltes passent directement de la terre à l’assiette, à quelques exceptions près: le sirop d’érable peut donner vie à de délicieux cornets, tandis que les fruits servent aussi à la confection de centaines de tartes chaque année.
«On vend 100% de la production ici», lance M. Hébert, en soulignant que 28 000 personnes s’arrêtent chaque saison.

Les Canardises

La ferme Les Canardises offre un éventail de produits issus de sa production de canards, comme des terrines, des mousses et des rillettes, entre autres. (Photo, Les Canardises)
La ferme Les Canardises offre un éventail de produits issus de sa production de canards, comme des terrines, des mousses et des rillettes, entre autres. (Photo, Les Canardises)
Terrine, cassoulet, smoked meat… Les possibilités ne manquent pas dans cette adresse de Saint-Ferréol-les-Neiges, où les propriétaires Pascal et Yolande Klein élèvent leurs canards en plein air, selon un savoir-faire familial issu d’une longue tradition de la campagne française. Originaire de la France, le couple s’est installé au Québec il y a 25 ans et propose des produits du canard depuis 2003.
Sur leur terre, ils produisent entre 7000 et 8000 canards par année. À l’exception de l’abattage, tout est fait ici, sur l’avenue Royale. L’enseigne compte plusieurs points de vente au Québec, mais aussi dans l’Ouest canadien.
«On va jusqu’à Vancouver. On projette de les vendre jusqu’aux États-Unis», précise M. Klein. Les producteurs ont beaucoup de projets dans les cartons, outre cette percée américaine. Ils souhaitent agrandir la salle de montre, où les espaces seront plus grands pour goûter au prêt-à-manger. En ce moment, les produits sont disponibles à la ferme ou en ligne.
Leur fille, Camille, déjà très investie dans l’entreprise, prendra les commandes à leur retraite.
Yolande et Pascal, eux, prévoient alors faire pousser différents fruits. Un projet de retraités qui mettra néanmoins en valeur Les Canardises, par la confection de confiture et de shutney.

L'Auberge Baker
Avant même son menu, c’est toute l’histoire qui m’a attirée à l’Auberge Baker pour souper.
Sis directement sur l’avenue Royale à Château-Richer – aussi la route de la Nouvelle-France, l’une des plus vieilles artères en Amérique du Nord, le bâtiment abritant l’auberge date de 1840.

L'Auberge Baker accueille les clients depuis tout près de 90 ans. (Photo, La Tribune, Isabelle Pion)
L'Auberge Baker accueille les clients depuis tout près de 90 ans. (Photo, La Tribune, Isabelle Pion)
Lampe faite à partir d’un obus de la Première Guerre mondiale, photos anciennes de M. Baker – un des propriétaires qui a légué son nom – les nombreux objets de la salle à manger témoignent de toute la richesse historique de cette enseigne. Celle-ci accueille des clients depuis près de 90 ans.
En plus des mets allant du risotto au magret de canard, l’établissement offre une cuisine québécoise aux parfums du terroir, dont une assiette mariant boudin, tourtière et ragoût. Elle offre aussi cinq chambres en hébergement, en plus de trois autres dans «La petite maison du village», une demeure ancestrale datant de 1776, faisant face au fleuve et à l’île d’Orléans.

La Grande-Ferme
Notre alimentation a été teintée à la fois par le régime français et par les Britanniques, à compter de la conquête en 1759. À partir de ce moment, on voit apparaître les pommes de terre et le sucre dans notre menu. Le site historique de la Grande-Ferme nous fait découvrir l’évolution de l’alimentation, de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui.
Le centre d’interprétation, situé dans un cadre magnifique, n’est qu’à quelques pas de la Réserve faunique du Cap-Tourmente, où s’arrêtent des milliers d’oies blanches au printemps et à l’automne. Si vous n’êtes pas dans la bonne fenêtre pour observer ces grandes voyageuses, le lieu vaut à lui seul le déplacement… sans compter qu’on peut y voir une multitude d’autres espèces ailées. La réserve offre des sentiers d’interprétation mais aussi des sentiers plus sportifs.
Le Circuit gourmand de la Côte-de-Beaupré s’étale sur plus de 110km et comprend aussi une kyrielle de kiosques saisonniers. Une partie est accessible sur deux roues via la véloroute Marie-Hélène Prémont, dont la boucle du Cap-Tourmente. L’initiative a été financée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

La carte du Circuit gourmand de la Côte-de-Beaupré (Carte, Développement Côte-de-Beaupré)
La carte du Circuit gourmand de la Côte-de-Beaupré (Carte, Développement Côte-de-Beaupré)
La chroniqueuse était l’invitée de Développement Côte-de-Beaupré
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