Centre d’amitié autochtone:
un demi-siècle tatoué sur le cœur

Centre Autochtone

Le 14 juillet 1974, quelque part dans une maison unifamiliale de la rue du Côteau à La Tuque, une page d'histoire allait se tourner sans que personne ne s’en rende réellement compte.    

Cinquante ans plus tard, c’est toutefois avec le sentiment du devoir accompli et un fort désir de poursuivre la mission originale que l’on constate tout le chemin parcouru depuis l’implantation du Centre d’amitié autochtone de La Tuque, maintenant connu sous le nom de Centre d’amitié autochtone Capetciwotakanik.  

«On aide les personnes, mais c'est d'abord un milieu de vie. Donc, on sait tous que dans les milieux de vie, quand on se sent chez nous, on se fait des amis, on se sent bien, on se sent en sécurité, puis c'est pour ça que les gens ont le Centre d'amitié tatoué sur le cœur»
Laurianne Petiquay, directrice générale du Centre d'amitié autochtone.  

Si les centres d’amitié sont nombreux au Canada et au Québec, c’est toutefois à La Tuque que la proportion d’autochtones vivant sur le territoire est la plus grande, d’où l’importance de créer un centre du genre il y a maintenant 50 ans, rappelle la directrice générale.  

«C’était un besoin que les membres des Premières Nations avaient quand ils se retrouvaient dans les villes. Ici à La Tuque, c’était des étudiants qui arrivaient pour poursuivre leurs études secondaires ou pour être dans des familles d’accueil, donc il y avait un besoin de créer un espace qui allait permettre aux personnes de se réunir et de retrouver leur ancrage culturel.» 

Une évolution... et du chemin à faire  

Évidemment, en 50 ans d’existence, plusieurs choses ont changé, mais surtout évolué avec le temps. 

Mais ce qui a véritablement permis de changer les perceptions par rapport aux Premières Nations au Québec et de faire évoluer la cause, selon Mme Petiquay, ce sont des événements bien précis: la Commission Viens, les dépouilles d’enfants retrouvées sur le site d’un ancien pensionnat autochtone dans la communauté de Kamloops en Colombie-Britannique, puis le décès dans des circonstances troublantes de Joyce Echaquan, entre autres. 

 «Je trouve que depuis 50 ans, même depuis 10 ans, les dernières crises ont créé comme une onde de choc au Québec, ce qui a poussé les gens à s’intéresser davantage aux enjeux des Premiers peuples. [...] Nous, avec le centre à La Tuque, on a aussi contribué à faire avancer les mentalités avec le temps et on y contribue encore aujourd’hui», précise Laurianne Petiquay.  

Malgré toutes ces avancées, il n’en demeure toutefois pas moins que tout n’est pas rose pour autant, ajoute la directrice de l’organisme. 

 «Oui enfin les autochtones sont plus visibles, mais maintenant, il faut se demander ce qu’on doit faire pour les 50 prochaines années. Donc oui il y a eu beaucoup d’évolution et on a fait un pas vers la réconciliation, mais on ne peut pas dire que tout a changé non plus.»  

50 ans, un nouveau nom et une nouvelle image  

Pour le Centre d’amitié autochtone Capetciwotakanik, il allait donc de soi de célébrer comme il se devait cet anniversaire bien spécial.  

Le Centre d’amitié autochtone Capetciwotakanik accueille les autochtones et les allochtones depuis 50 ans.

Le Centre d’amitié autochtone Capetciwotakanik accueille
les autochtones et les allochtones depuis 50 ans.

La directrice générale du Centre d'amitié autochtone, Laurianne Petiquay estime que beaucoup de chemin a été parcouru depuis 50 ans.

La directrice générale du Centre d'amitié autochtone,
Laurianne Petiquay, estime que beaucoup de chemin a été parcouru depuis 50 ans.

Le Centre d’amitié a désormais un nouveau logo qui représente mieux sa réalité.

Le Centre d’amitié a désormais un nouveau logo
qui représente mieux sa réalité.

Et il faut dire qu’ils n’ont pas lésiné sur les moyens, puisqu'en plus des festivités tout au long de l’année, l’organisme a changé de nom et de visage, grâce à un tout nouveau logo pensé par les membres de la communauté. 

 «On voulait avoir une image de marque qui allait pouvoir raconter l'histoire et notre identité et le renouvellement aussi d'une identité après 50 ans d’histoire.» 

Un autre gros projet est également dans les cartons pour les prochaines années, soit l’agrandissement du centre qui commence peu à peu à prendre forme, alors que les esquisses ont commencé à être effectuées.  

«Avec l’agrandissement, on a un projet où l’on souhaite développer notre offre de service auprès de la jeunesse, de la famille et de la petite enfance et surtout, on veut donner une place privilégiée aux aînés pour la transmission des savoirs», conclut Mme Petiquay.