Mégane Mongeon - La Plume Étudiante de l'Outaouais
École secondaire Hormisdas-Gamelin
Réglementer pour encombrer les friperies
Au début de l’année, la ville de Gatineau a commencé à tarifier les citoyens et les OBNL lors de leurs visites à l’écocentre. Cette mesure à but écologique et économique vient créer un sérieux casse-tête aux friperies de la région.
« Depuis que la ville a déclaré qu’elle voulait avoir moins de déchets, les gens viennent porter leurs encombrants ici pour s’en débarrasser. », s’indigne le représentant d’une friperie de Gatineau préférant rester anonyme.
Après avoir mené mon enquête auprès de plusieurs magasins de seconde main à Gatineau, je peux affirmer qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Depuis janvier, différents organismes à but non lucratif reçoivent une plus grande quantité de meubles et de gros articles.
Des dons inutilisables
En effet, les citoyens désirant éviter les coûts et les obstacles pour disposer de leurs encombrants viennent les déposer en friperies. Pourtant, dans la majorité des cas, leurs dons sont inutilisables. Des matelas éventrés, des sofas brisés, des tables en morceaux, bref des poubelles. C’est donc à ces organismes de trouver une manière de faire disparaître les encombrants des citoyens pour eux et ce « gratuitement ».
« C’est un service qu’on rend à la ville qui elle, normalement, recevrait ces dons-là et aurait à assumer les coûts pour s’en débarrasser. C’est frustrant! », explique un des commerces qui est maintenant chargé lors de ses visites à l’écocentre.
La facture s’alourdit pour ces organismes qui ont pour but d’aider la communauté gatinoise. Plusieurs sont d’avis que la ville de Gatineau devrait faire un partenariat avec les friperies pour les aider à diminuer leurs frais entourant la gestion des déchets.
Lors de l’annonce de la tarification, la ville s’est justifiée en disant vouloir motiver les OBNL à recycler davantage les articles, plutôt que de les envoyer directement aux poubelles. Ces propos en ont choqué plusieurs : « Les friperies ne devraient pas être chargées. Peut-être que pour d’autres OBNL la décision est justifiée, mais pas pour les friperies! »
Un avenir plus vert
À Gatineau, 70% du textile est encore mis aux poubelles. Pour contrer ce phénomène et diminuer ses coûts liés à l’enfouissement, la ville compte intervenir pour qu’il n’y ait plus de textiles dans les centres d’enfouissements.
Cette nouvelle amène une inquiétude pour les propriétaires de friperies : « Si la ville prend des mesures prochainement, il va y avoir de plus en plus de matières qui vont nous être acheminées. Elle doit à tout prix nous aider pour gérer toute cette matière. »