Sophie Patry - La Plume Étudiante de l'Outaouais
École du Cœur-de-la-Gatineau

Rat des villes ou rat des champs?

Dans mon village, nous avons un petit dépanneur (sans essence) et un casse-croûte qui a dû fermer avant que la neige ne tombe. Ce dernier était ouvert cinq jours par semaine, à peine huit heures, et ça ne comprend même pas le déjeuner. Ce n’est pas tout, nous avons aussi un pont à une voie et deux blocs appartements! 

C’est ma réalité. Quand j’étais enfant, ma mère a dû se battre pour que je puisse accéder à la prématernelle, car nous n'étions pas assez d'enfants pour une classe. L’injustice est partout. Pour les gens de la campagne, c’est encore plus flagrant. Pour voir un simple film, une heure et demie de route m’attend. Pour avoir une paire de bas, je dois faire trente minutes de route. Tout est loin. Ce texte va vous démontrer ce que cette distance apporte aux habitants de ces milieux.

Frustration

Nous avons certainement des gens de la ville qui viennent dans nos beaux villages pour se détendre. Par contre, ces personnes ne sont pas toujours des plus compréhensives et respectueuses. La ville étant plus développée que les régions, d'instinct, certaines personnes seront portées à considérer les villageois comme sous-développés ou simplement inférieurs. D’autres vont passer leur séjour à critiquer la distance entre les magasins comme si les habitants ne le savaient pas déjà.

Économie fragile

En étant loin de tout, nous dépensons beaucoup en essence pour simplement aller faire notre épicerie. Parfois, certains achats sont moins chers que le coût du carburant pour s'y rendre. Ça amène les gens de la campagne à faire des choix.

La santé

Par chez nous, si vous voulez vous étouffer, faites-le près de l’hôpital! À certains endroits de la Vallée-de-la-Gatineau, le temps d’attente pour une ambulance peut être d'au moins 40 minutes. Ça, c’est uniquement s’il y en a une de disponible, car nous avons seulement deux ambulances pour toute la région!

En conclusion, malgré tout, rares sont ceux qui s’établissent en campagne et qui le regrettent: c’est une habitude de vie. On pourrait même dire que “La ville a une figure, la campagne a une âme”, car un lien fort se tisse entre ces courageux amoureux de la nature.