23e ÉDITION — DÉCEMBRE 2024


Evelyne Carbonneau
École secondaire du Versant
À quand des protections menstruelles gratuites dans nos écoles?
Plusieurs d’entre nous, mesdemoiselles, l’avons certainement vécu au moins une fois dans notre parcours au secondaire. Nos règles arrivent par surprise, nous laissant coincées, les culottes tachées dans la cabine de toilette, ou nous forçant à faire une course à travers l’école pour trouver une solution de dépannage.
Autre solution: le distributeur, mais peu nombreuses sont celles qui vont aux toilettes avec des pièces de vingt-cinq cents, et encore faut-il que le distributeur soit fonctionnel. Alors, pourquoi ne pas simplifier la vie des élèves en rendant les produits menstruels gratuits, autant nous dépanner et aider celles qui ne peuvent pas s’en procurer?
Le problème auquel on s’attaque en rendant les serviettes hygiéniques et les tampons gratuits dans les écoles, c’est la précarité menstruelle. Cette instabilité, c’est d’être dans l’incapacité de se procurer des protections menstruelles, que ce soit pour des raisons d’accessibilité ou de moyens financiers insuffisants, autant de façon occasionnelle que sur une base régulière.
Briser les inégalités sociales
Au Canada, une femme sur six dit avoir vécu une situation de précarité menstruelle, soit 17% des femmes du pays. Malheureusement, il s’agit très souvent de femmes autochtones ou récemment immigrées au Canada, des étudiantes, ou encore de mères monoparentales, pour ne nommer que quelques exemples. Ainsi, le simple accès à ces produits de base continue à creuser les inégalités sociales.
Lors du Tournoi d’impro de L’Allumette, organisé par le CISO au Collège Saint-Alexandre, en mai dernier, j’ai fait la rencontre d’une magnifique initiative: au distributeur de produits menstruels, on avait retiré la fonction de gobage d’argent. Toutefois, j’ose croire que dans une école privée, un distributeur gratuit relève davantage d’une solution de dépannage, un grand pas qui peut faire une vraie différence quand nos règles se pointent par surprise.
Quoi qu’il en soit, j’étais enchantée, car si on parvenait à mettre une telle initiative en place ailleurs, plusieurs autres écoles seraient certainement en mesure d’en faire autant.
Ici, à du Versant, la question de rendre les protections menstruelles gratuites dans les toilettes a déjà été abordée via plusieurs comités, tels que le parlement étudiant et la Gang de Motivé.e.s, mais en vain. J’ai bon espoir que cette année sera la bonne et que nous parviendrons à instaurer des distributeurs non payants, car je crois qu’une telle initiative contribuera à nous faire toutes partir du même pied quand il est question d’équité menstruelle.