Fièrement Franco!

EnTK

Ça n’existe pas ? On va le créer !

Renée O’Neill s’en souvient comme si c’était hier: « À l’époque, mon fils était à l’école élémentaire. Un jour, le 24 septembre, je reçois un message de l’école demandant à ce que nos enfants portent du vert et du blanc à l’occasion de la Journée des Franco-Ontarien.nes. J’ai juste trouvé un pantalon beige et un chandail vert lime. Il a fallu que ça fasse. » 

C’était il y a 14 ans. Les quatre années suivantes, après avoir constaté la faiblesse de l’offre en vêtements pour afficher sa fierté franco, elle caresse l’idée de créer sa propre entreprise de production de vêtements identitaires. Un jour, une collègue de travail lui dit d’arrêter d’en parler et de se lancer. Elle se lance enfin à la mi-août 2014.

Un lancement… viral

Mme O’Neill identifie un fournisseur canadien de chandails. Mais elle veut personnaliser ses chandails. « J’ai embauché quatre jeunes de La Cité pour qu’ils fassent un remue-méninges et qu’ils proposent un ou plusieurs slogans. »

Renée O’Neill

Renée O’Neill

C’est l’époque où certaines grandes entreprises se surprennent, au téléphone, de parler à des francophones en Ontario. « De là l’idée du slogan “Restez calme. Il y a des francophones hors Québec”. Lors de la mise en vente, on s’est vite rendu compte que le chandail connaissait une popularité virale, avec plus de 2 000 vues sur les réseaux sociaux », dit-elle fièrement.

La suite est encore plus démentielle: sur Twitter, elle voit le Commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, porter l’un de ses chandails, alors qu’un autre trouve sa place dans la collection permanente du Musée canadien de l’histoire!

Essai-erreur?

Pour apporter un peu de variation sur le thème, Mme O’Neill lance un chandail avec la même mention, mais en blanc sur fond noir. « Je voulais qu’on puisse porter fièrement la devise au-delà du 25 septembre, et même, que les francophones des autres provinces se l’approprient. Mais le succès a été plus mitigé », reconnaît-elle.

Aujourd’hui, EnTK ajoute des casquettes, tuques, foulards et cache-couche à son offre. « J’ai aussi créé une fausse plaque d’immatriculation à mettre à l’avant du véhicule pour nos expatriés! » L’entreprise redonne également à la communauté, en commanditant des événements comme la fête de la St-Jean et le défunt RireFest, entre autres.

Dans cinq ans

Les revenus obtenus par son entreprise ne justifient pas qu’elle s’y consacre à temps plein, reconnaît la femme d’affaires. « J’ai mon travail comme traductrice, je ne peux pas consacrer trop d’heures à EnTK. Mais je réfléchis à diverses possibilités, comme en faire une entreprise sociale pour employer des personnes connaissant des troubles de développement. »

Peut-être un lecteur ayant la fibre des affaires voudra-t-il se joindre à elle dans cette aventure? D’ici là, restez calme: on peut voir la gamme des produits sur le site www.entk.ca.