23e ÉDITION — DÉCEMBRE 2024


Kariane Laventure
Centre d’éducation des adultes des Draveurs
Un parcours scolaire atypique: de l’intimidation à la réussite
Tout au long de mon parcours scolaire, j’ai été perçue comme différente. Mes comportements fantasques, ma difficulté à me concentrer et mon caractère lunatique étaient mal compris.
À l’époque, le trouble du déficit de l’attention (TDAH) chez les filles n’était pas diagnostiqué, ce qui m’a valu d’être étiquetée comme une élève désintéressée. Mais en réalité, le cadre scolaire ne me convenait pas. À l’adolescence, l’école n’était pas ma priorité. J’ai commencé à travailler dès 15 ans et à 16 ans, je suis tombée enceinte de mon fils, ce qui m’a poussée à quitter l’école.
Survivre
Les années suivantes furent marquées par une relation abusive et violente avec un pervers narcissique, qui a duré sept ans. Ma vie était alors centrée sur la survie, et l’idée de retourner à l’école semblait irréalisable. Ce n’est qu’à 31 ans, après avoir traversé une dépression, que j’ai pris conscience de mon potentiel et du désir de reprendre mes études.
Avec l’aide de l’organisme SARCA (Services d'accueil, de référence, de conseil et d'accompagnement), j’ai fait le choix difficile mais courageux de revenir sur les bancs de l’école pour obtenir mon diplôme d’études secondaires (DES). Ce qui m’a le plus étonnée, c’est que non seulement j’ai réussi à obtenir mon diplôme, mais j’ai aussi obtenu des notes exceptionnelles, entre 80 % et 98 %, dans tous mes examens.
L’accompagnement bienveillant des enseignants m’a permis d’avancer à mon rythme, sans pression, et d’enfin redécouvrir le plaisir d’apprendre.
Me faire confiance
En parallèle, j’ai été élue présidente du conseil étudiant du Centre d’éducation des adultes de l’Escale, une victoire importante qui a renforcé ma confiance en moi. Aujourd’hui, à 31 ans et demi, mère de trois enfants, je me prépare à entrer au cégep en janvier 2025, où je suivrai le programme d’éducation spécialisée, avec l’ambition de devenir psychoéducatrice.
Mon objectif est d’aider les jeunes à comprendre et à gérer leur santé mentale, pour qu’ils puissent eux aussi réussir à surmonter leurs défis.
Mon parcours atypique m’a prouvé que rien n’est impossible. Il faut croire en soi et ne jamais laisser la peur de l’échec nous empêcher de changer de direction.