

Maéva Lapratte-Lecompte
École secondaire Du Versant
La guerre, la guerre: parlons-en avec Stéphane Archambault
Stéphane Archambault est un enseignant de monde contemporain passionné. Impossible de s’ennuyer dans son cours. La matière qu’il enseigne nous aide à comprendre le monde qui nous entoure.
Il est dans le métier depuis bien longtemps déjà, il a même enseigné à mon père! Au fil du temps, il a commencé à remarquer certains phénomènes sociaux en rapport avec son cours et nous transmet son savoir avec toutes sortes d’analogies farfelues du genre «la démocratie, c’est comme la santé, si on ne s’en occupe pas, elle tombe malade». Je me suis demandé comment il parvenait à ces conclusions, et il a gentiment accepté de répondre à mes questions.
Comprendre les enjeux
M. Archambault nous a dit, un jour, qu’en dehors de son cours, personne ne parle vraiment de la guerre parce que la guerre «c’est pas beau». En vérité, nous en parlons, mais uniquement en surface ; l’aspect spectaculaire: les destructions, les bombes, les armées! C’est ça qu’on voit dans les nouvelles.
Nous ne cherchons pas à comprendre les vrais enjeux, soit parce que ça nous rend trop émotifs, «c’est trop laid», dit-il, soit parce que nous voulons nous protéger, car nous devinons bien que nos pays riches ont un rôle à jouer là-dedans. C’est aussi l’aspect de défaite qui semble inquiéter. «La guerre, c’est comme l’échec de ne pas avoir réussi à se parler et à trouver un compromis.»
La citation du film La Guerre des tuques, «La guerre, la guerre, ce n’est pas une raison pour se faire mal!» en dit long. «Ça fait mal la guerre, c’est terrible! C’est la pire affaire qui existe.» Le but étant de détruire l’autre, c’est évident que ça choque.
Face à tout cela, difficile de ne pas être démoralisé. Mais M. Archambault m’a rappelé que, devant la peur, nous avons deux choix : «ou bien tu te mets en petite boule ou bien tu l’affrontes». Je choisis de l’affronter et de prendre action. C’est certain que seuls, nous avons l’impression d’être impuissants, mais il est important de prendre un pas de recul pour avoir une vue d’ensemble.
Acteurs du changement
Nous sommes beaucoup plus que ce que nous voyons. C’est ensemble que nous allons faire un changement. «Une piscine, ce sont des milliards de gouttes d’eau.» Nous formons un tout et nous sommes tous importants. Ce n’est pas parce que nous ne voyons pas le changement qu’il n’y en a pas.
Nous ne pouvons pas espérer qu’un superhéros nous apporte une solution facile comme à la télévision. «Ce n’est pas tout va mal et rien ne bouge ou tout va bien et tout est réglé.» C’est un effort collectif. Le changement est constant et parfois imperceptible, mais si nous cherchons bien, nous pouvons le voir.
C’est compliqué, mais deux pas en avant, un pas en arrière, c’est tout de même un vers l’avant. Il est important d’essayer de comprendre ce qui se passe vraiment pour se donner les moyens de créer le changement. Il ne faut pas se décourager. Alors, la guerre, parlons-en et continuons de créer le changement, ensemble. Un énorme merci à M. Archambault pour m’avoir éclairée sur le sujet!