Phoenix Kaufman - La Plume Étudiante de l'Outaouais
Collège Saint-Joseph de Hull
Liberté en littérature
William Shakespeare. George Orwell. Toni Morrison. Quel grand auteur n’a jamais vu ses œuvres interdites? Depuis la nuit des temps brûlent des flammes dévorant des textes religieux, des appels à mettre fin à l’esclavage et toute idée jugée immorale. Aujourd’hui, ces feux sont rendus métaphoriques— pour la plupart —mais demeurent malheureusement encore très courants. Moins dramatiques et violents, peut-être, mais dangereux tout de même.
Depuis quelques années, le nombre de bannissements de livres dans les écoles et les bibliothèques américaines ne cesse de monter. Plus de 3000 de ces exclusions ont eu lieu dans leurs écoles au cours de la dernière année scolaire seulement.
Le nombre monte aussi pour les bibliothèques publiques, avec presque 2000 titres que nos voisins ont tenté d’interdire en 2023. Malgré le fait que ce sont les Américains qui en souffrent le plus, cette vague ne s’arrête pas à la frontière. En effet, de plus en plus de bannissements ont lieu au Canada.
Donner une voix
Donc, pourquoi les livres se font-ils bannir? Pourquoi cette censure dans nos sociétés dites «ouvertes d’esprit»? De nos jours, le plus grand pourcentage des livres en question comportent des personnages de couleur ou LGBT+ ou traitent les thèmes de la race, de la sexualité ou du genre. Pourtant, ces œuvres qui donnent la voix à des communautés encore victimes de discrimination sont plus importantes que jamais à garder dans nos bibliothèques.
Bannir les voix des minorités avec cette flagrante censure va à l’encontre de toute liberté d’expression et intellectuelle. La fin de ces bannissements est donc essentielle pour maintenir nos libertés d’expression et notre accès à l’information. Après tout, si des personnes soi-disant bien pensantes peuvent décider quels livres on peut ou on ne peut pas lire, où s’arrêtera-t-on?